Alors que Laura pleurait sa mère, chaque souvenir racontait une histoire de résilience et d’amour – mais une lettre mystérieuse, accusant sa mère de vol, a brisé son deuil. Quels secrets se cachent derrière la fortune de sa famille, et jusqu’où Laura ira-t-elle pour découvrir la vérité ?
J’étais assise les jambes croisées sur le tapis de la chambre de ma mère, entourée de morceaux de sa vie.
Son pull préféré était posé sur mes genoux, et je l’ai serré contre moi, inhalant le léger parfum de lavande qui s’y accrochait encore.
Cette odeur familière a fait monter une nouvelle vague de larmes à mes yeux.
À côté, son fameux pantalon de survêtement, rafistolé une centaine de fois, était plié.
Il ressemblait plus à une œuvre d’art qu’à un vêtement. J’ai laissé échapper un petit rire à travers mes larmes, en secouant la tête.
Neil s’est manifesté sur le pas de la porte, ses pas prudents, comme s’il ne voulait pas perturber mon état déjà fragile.
À des fins d’illustration uniquement. | Source : Midjourney
« Laura, mon amour », dit-il doucement, en s’accroupissant à côté de moi. Sa main s’est posée délicatement sur mon épaule.
« Tu n’es pas obligée de faire ça toute seule. Nous allons nous en sortir ensemble. »
J’ai acquiescé, essuyant mes joues humides avec ma manche.
« C’est juste que… j’ai l’impression que chaque petite chose la ramène. Même ce pantalon de survêtement. » ai-je dit lançant un geste vers le tissu bien usé.
« Elle aurait pu acheter une centaine de nouvelles paires, mais elle a refusé d’abandonner celle-ci ».
Neil a pris le pantalon, le retournant dans ses mains, les écussons attirant son attention.
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« Honnêtement, elles devraient être inscrites au panthéon de la persévérance. Ta mère avait de l’argent. Pourquoi garderait-elle ce pantalon ? »
Un léger sourire s’est dessiné sur mes lèvres.
« Parce que nous n’avons pas toujours été riches. Mon enfance a été… difficile. Maman travaillait sans arrêt – femme de ménage, aide-soignante, et j’en passe. Elle a fait des sacrifices pour que je puisse avoir l’essentiel. Puis, sorti de nulle part, cet énorme héritage a tout changé. »
Les sourcils de Neil se soulevèrent. « Elle ne t’a jamais dit d’où il venait ? »
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J’ai secoué la tête.
« Non. Je lui ai demandé tellement de fois, mais elle se taisait ou balayait la question d’un revers de main. Après l’arrivée de l’argent, nous n’avons plus eu à lutter, mais maman est restée la même. Elle m’a appris à respecter chaque centime. Elle savait ce que c’était que de ne rien avoir. »
Neil a enroulé son bras autour de moi, m’attirant dans une étreinte réconfortante.
« Tu vas la rendre fière, Laura. Tu as sa force. Tu l’honoreras dans tout ce que tu feras. »
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Je me suis penchée sur lui, laissant sa chaleur me réconforter. « Je l’espère, Neil. Je l’espère vraiment. »
Neil était au sous-sol en train de trier des cartons poussiéreux quand le carillon aigu de la sonnette d’entrée a retenti.
J’ai essuyé mes mains sur mon jean, puis ouvert la porte pour trouver un facteur qui se tenait là, une simple enveloppe en main.
Elle était adressée à ma mère, dans une écriture dentelée et grasse.
« Elle est décédée », ai-je dit doucement, la voix étranglée.
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Le visage du facteur s’est adouci. « Toutes mes condoléances », a-t-il répondu avant de s’éloigner.
J’ai fermé la porte, fixant l’enveloppe dans ma main. Quelque chose en elle me semblait… étrange. Le papier était légèrement froissé, l’encre sombre et vive.
Ma curiosité a pris le dessus et j’ai glissé un doigt sous le rabat pour l’ouvrir.
Mon souffle s’est coupé lorsque j’ai lu les mots écrits à l’encre noire et tranchante :
« Tu es une voleuse. Rends ce que tu as volé s’il te reste un peu de conscience. »
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« Mais qu’est-ce qui se passe ? » ai-je murmuré, le cœur battant la chamade. La lettre tremblait dans mes mains tandis qu’un frisson me parcourait. Ma mère, une voleuse ? Non, ce n’était pas possible.
« Laura ? La voix de Neil m’interpella alors qu’il montait les escaliers du sous-sol. Il est entré dans la pièce, la poussière sur sa chemise et un regard curieux sur son visage.
« Qu’est-ce qui ne va pas ? On dirait que tu as vu un fantôme. »
Sans un mot, je lui ai tendu la lettre, mes mains tremblait encore. Il l’a lue, ses sourcils se fronçant de confusion.
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« Une voleuse ? » Neil dit lentement, en levant les yeux vers moi. « Ta mère ? »
« Non », dis-je fermement en secouant la tête.
« Elle n’était pas une voleuse, Neil. Elle était gentille, honnête et travailleuse. Ça… ça doit être une sorte d’erreur. »
Neil n’a pas répondu tout de suite. Il étudia de nouveau la lettre, le visage pensif.
« Laura, » commença-t-il prudemment, « tu m’as dit que ta mère n’a jamais voulu parler de l’origine de l’argent. Et si… et s’il y avait une part de vérité dans tout ça ? »
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Je lui ai lancé un regard noir, croisant les bras sur la défensive. « Es-tu sérieusement en train de suggérer que ma mère a volé cet héritage ? »
Neil a levé les mains en signe de reddition.
« Je ne l’accuse pas, d’accord ? Mais cette lettre – regarde, elle mentionne une adresse. Peut-être devrions-nous aller voir de quoi il s’agit. »
J’ai hésité, jetant un coup d’œil à la lettre. Même si je détestais cette idée, Neil n’avait pas tort. « D’accord », ai-je dit calmement. « Mais seulement parce que j’ai besoin de prouver que cette lettre est fausse ».
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La maison se profilait à notre approche, sa structure imposante projetant des ombres sur le jardin sauvage. Bien qu’autrefois magnifique, la façade fissurée et les haies envahies par la végétation laissaient transparaitre des années de négligence.
La porte s’est ouverte en grinçant pour révéler une femme qui semblait sortir d’un magazine de mode.
Ses cheveux étaient brillants, ses vêtements parfaitement taillés et ses bijoux scintillaient sous la lumière du soleil.
Le contraste entre son apparence soignée et l’état de délabrement de la maison était troublant.
« Puis-je vous aider ? » demanda-t-elle, le ton vif et peu accueillant.
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« Irène ? dis-je, la voix hésitante. Elle a hoché la tête, l’expression indéchiffrable. « Je m’appelle Laura », ai-je poursuivi en hésitant.
« Ma mère… c’est celle que tu as accusée dans ta lettre ».
Les yeux d’Irène se sont rétrécis tandis qu’elle m’étudiait. Pendant un instant, j’ai cru qu’elle allait nous fermer la porte au nez, mais elle s’est écartée, nous faisant signe d’entrer d’un geste de sa main manucurée.
« Entrez », dit-elle sèchement.
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Le bureau dans lequel elle nous a conduits était d’une autre époque. Des fauteuils en cuir, un bureau ancien et des étagères garnies de livres poussiéreux reliés en cuir dégageant une élégance tranquille.
Irène s’assit, croisant ses jambes avec précision, et nous fit signe de faire de même.
« Mon père, Charles, était un homme riche », commença-t-elle, la voix posée mais froide.
« Dans ses dernières années, il est devenu fragile et sa mémoire s’est affaiblie. C’est à ce moment-là que ta mère est entrée dans notre vie. Elle a été engagée comme aide-soignante, et au début, nous avons pensé qu’elle était merveilleuse – gentille, patiente, travailleuse. Mais nous avions tort. »
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Mon estomac se serra. « Qu’est-ce que tu veux dire ? » ai-je demandé, ma voix dépassant à peine un murmure.
« Elle l’a manipulé », a déclaré Irène sans ambages.
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